Tu as passé ta vie, contre tout désespoir À veiller sur les tiens et sur les inconnus Et sous tes cheveux blonds tu rêves de salut De la douceur, enfin, des champs dans l’air du soir
Si j’étais le temps j’offrirais plus de moi-même Pour pouvoir te dédier encore cent ans de gloire Je retiendrais les grains qui coulent sans y croire Vers les airs et les fonds, pris dans leur cours suprême
Si j’étais, imagine, une Terre sans fin Aucune pénurie n’atteindrait ton bonheur Ni les désastres ni la faim ni la chaleur Pas non plus la misère de perdre les tiens
De misères, d’ailleurs, il y en aurait à peine Tant les vivants vivraient bienveillants et sereins Je nous sauverais, si j’étais le genre humain Pour poser une autre fois ma main sur la tienne
Mon âme, n’en veux pas à l’air que tu respires Ne vivons pas la vie comme un insecticide Pas plus qu’aux eaux souillées des océans acides Toi à qui je dois tout, laisse-toi rejaillir
Oui, nous saurons lutter à cœurs inébranlables Oublions la vénalité des temps présents N’en voulons pas non plus à nos folies d’antan Ensemble partisans d’un futur enviable
Volcan
Photo par Pavel Karasev