Volcan fumant

Rien à faire ce soir qu’écouter les infos Un homme passe devant moi et passe son chemin Passant entre les gouttes, il n’ira pas à son bureau Comme tous les soirs il a perdu son drapeau

Qu’a-t-il encore à perdre qui ne soit déjà mort ? Son regard court après une vision plus docile Les yeux s’adaptent mal à l’évidence hostile Mais l’essentiel est beaucoup moins visible encore

Le ciel paraît si rouge de la honte d’avoir vu Impuissant le désastre se tramer sous ses yeux À la fois que peut-il faire de plus Si les Hommes eux-mêmes s’avouent vaincus au jeu

Grandissant dans les plaines comme pousse la misère Montant comme la fièvre une soirée d’hiver Telle la fumée jaillissant du feu La carotte est trop grosse pour masquer les enjeux

Alors que vient le froid mordant de fin décembre, Comment pourrait-on croire que le feu va faiblir Sans bois, sans nid, peu importe où Où le vent nous amène au gré de ses méandres

On a dit qu’on gardait le meilleur pour bientôt L’air semble inépuisable et la route infinie Sur les arbres et dans les puits, Tout se passe comme un film écrit par ses héros

Volcan

Photo par Diego Girón